Les rencontres se succèdent, et permettent de revisiter les idées reçues, de trouver de nouvelles pistes de solutions.
Emmanuel Terray est encore un de ces hommes que l’on peut qualifier de « bon ».
Merci à lui de son temps, de ses actions de ce qu’il nous a offert.
L’exposé d’Emmanuel Terray se situe en opposition avec les idées reçues, le discours officiel. Il analyse la politique de l’immigration à travers quatre axiomes, et va démontrer qu’il s’agit d’idées fausses, d’analyses erronées.
Le capital financier s’est imposé aux autres formes de capitalisme par sa capacité à se déplacer instantanément sur toute la planète.
Ce droit à la mobilité que l’on permet aux capitaux, voire aux marchandises, on le nie aux hommes.
–idée fausse : « Il est possible d’endiguer l’immigration par des mesures administratives et policières. » (frontex)
Comme le montrent toutes les études sociologiques et anthropologiques, notre histoire est une histoire de migrations. La migration n’est en fait que l’expression la plus ancienne de la plus élémentaire des libertés : la liberté de mouvement, et toute tentative visant à l’arrêter a échoué notamment du fait de stratégies de contournement.
Les migrants actuels ont conscience que la migration est un droit fondamental qui ne devrait pas être l’apanage des seuls ressortissants des pays riches.
Instaurée sous la Révolution française, la liberté de constituer un marché national a eu entre autres répercussions de placer la migration au cœur de notre système économique et social. Jusqu’à aujourd’hui la liberté du marché du travail et, par conséquent, celle de mouvement des travailleurs ont été défendues par le patronat. Autre élément « en faveur » des mouvements migratoires : la diminution du prix des transports et des communications induite par la mondialisation.
À l’heure actuelle, le nomadisme du travail se voit confronté à la concurrence du nomadisme des capitaux financiers, capital dominant s’il en est. Selon l’Union européenne, il y a 4,5 à 8 millions de personnes en situation irrégulière sur le territoire européen ; d’après l’OCDE**, chaque année 500 000 personnes traversent les frontières sans papiers. Force est de constater que les États ne possèdent pas le pouvoir d’endiguer ou de contrôler la migration.
Il est nécessaire de comprendre que la plupart des migrants engagent un voyage car ils considèrent qu’ils n’ont plus d’autre choix, et qu’ils ne demandent une autorisation ni à leur pays de départ ni à celui d’arrivée.
Pour empêcher l’immigration, nous essayons de mettre des barrières. Mais les migrants sont trop nombreux, trop motivés, pour que nous puissions espérer les contenir. Nous sommes comme un éléphant qui essaierait d’empêcher les fourmis d’entrer sur son territoire en construisant des barrières. A la fin, ce sont les fourmis qui gagnent.
– idée fausse : « Nous serions menacés de submersion et l’équilibre social et économique serait en péril. »